Green bloc, green réa : des équipes écoresponsables

C’est un véritable mouvement vert qui s’est opéré au bloc central et en réanimation polyvalente de l’hôpital Nord. Grâce à l’impulsion d’une poignée de soignants conscients de l’urgence climatique et désireux de s’impliquer à tous les niveaux, l’organisation et le fonctionnement de ces services ont été entièrement analysés et repensés à l’aune des enjeux environnementaux actuels.

Le Dr Marion Poirier (médecin anesthésiste-réanimateur au bloc central), Véronique Paone (infirmière anesthésiste en réanimation), le Dr Emmanuelle Hammad (médecin anesthésiste-réanimateur) et Valérie Trouche (cadre de santé) ont ainsi conduit un véritable chantier visant à réduire au maximum l’impact écologique de l’activité de leur service : déchets, consommation d’énergie, émission de gaz à effet de serre notamment. Un groupe de travail, le « green bloc », a été créé, dans un premier temps au bloc en novembre 2018, puis à la réanimation polyvalente, la « green réa », où sont représentés tous les professionnels. La réanimation et surtout les blocs opératoires font partie des services qui consomment le plus d’énergie, de matériel emballé et jetable (cartons, plastique, bouteilles…). Le rejet des gaz d’anesthésie comme le protoxyde d’azote est également responsable d’une pollution de l’air et certains produits d’anesthésie sont à l’origine d’une pollution aquatique. Le groupe de travail s’est en partie appuyé sur le guide édité par la Société française d’anesthésie réanimation (Sfar) et le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) pour structurer sa réflexion autour des trois axes du principe de développement durable : l’empreinte écologique, le bilan économique et la dimension sociale.

La prise en compte de ces différents aspects et des liens qu’ils entretiennent permet d’impliquer tout le monde et de constater que les bonnes pratiques ont non seulement des bénéfices environnementaux mais aussi une influence positive sur le plan financier et en termes de qualité de vie au travail.

Le tri et le recyclage ont été considérablement améliorés : tri du papier en filière spécialisée, tri des bouteilles plastique ainsi que des petits cartons (médicaments, emballages), réduction des déchets à risques infectieux. Un travail est amorcé avec la pharmacie pour quantifier les produits en plastique potentiellement recyclables et réduire la quantité d’emballages et de sachets en plastique. Sur le plan énergétique, un affichage incitant à éteindre les lumières a été mis en place dans toutes les salles et pièces. Afin de diminuer la quantité de biocides et leur impact environnemental, le nettoyage vapeur est encouragé. Le personnel a également opté pour l’usage de liquide vaisselle écolabellisé dans la salle de pause. Au bloc, le protoxyde d’azote n’est plus utilisé, la consommation d’énergie a été considérablement réduite et le tri amélioré grâce à la mise en place de formations en partenariat avec le comité de lutte contre les infections nosocomiales (Clin). En réanimation, une réflexion sur le gaspillage alimentaire est en cours afin d’évaluer les quantités d’aliments jetés et d’améliorer les commandes. Un questionnaire de satisfaction sur les repas a également été élaboré avec la diététicienne. Des formations institutionnelles ont été mises en place pour sensibiliser, initier et informer les professionnels et de nombreuses actions liées au bien-être et à la qualité de vie au travail sont menées dans les services. Bien sûr, les gobelets, et d’une manière générale le plastique, ont été bannis de la salle de détente. Les acteurs de ce projet voient aussi ces actions comme une manière de rassembler les gens, toutes catégories de personnels confondues, autour de valeurs fédératrices.