Un « nez électronique » pour détecter précocement le cancer broncho-pulmonaire
Établissement de recours et de référence pour la prise en charge médicale et chirurgicale des cancers, le CHU de Lille dispense des traitements et propose aux patients des soins de support uniques en région.
Le CHU de Lille est pleinement engagé dans la recherche clinique, au travers le développement de nouvelles solutions diagnostiques et thérapeutiques dans le traitement du cancer. Ce 6 décembre dernier, les équipes ont notamment dévoilé un prototype de nez électronique pour le diagnostic précoce des cancers broncho-pulmonaires.
Imaginez un « nez électronique » posé sur le visage et recueillant l’air expiré par un patient pendant quelques instants, qui permettrait de détecter de manière précoce la présence d’un cancer broncho-pulmonaire, en analysant les composés organiques volatils présents dans cet air exhalé. C’est le challenge relevé par le consortium du projet européen Pathacov, mené par le CHU de Lille aux côtés de dix partenaires transfrontaliers de la zone France-Wallonie-Flandres.
Au cours des 51 mois du projet, le défi des chercheurs a été de développer une technologie innovante de nez électronique capable de diagnostiquer précocement et de façon non invasive des pathologies humaines, ici les cancers broncho-pulmonaires, par l’analyse de composés organiques volatils (COV) présents dans l’air exhalé. Ces COV sont le reflet du fonctionnement physiologique normal ou pathologique des cellules du corps humain. À plus long terme, cet outil de diagnostic identifiera, grâce à un échantillon d’air exhalé, le risque de présence de ce cancer.
Le diagnostic précoce de ces cancers, à grande échelle, permettrait d’améliorer drastiquement le taux de survie des patients et leur qualité de vie par une prise en charge anticipée. À l’heure actuelle, ce cancer est généralement dépisté à des stades avancés, avec des perspectives de survie faibles (15 % à 5 ans), le poumon étant un organe faiblement innervé. L’accès à des traitements curatifs, dès les phases précoces de la maladie, améliorerait les chances de survie jusqu’à 90 % à 5 ans.
Les prochaines étapes porteront dans un premier temps sur l’amélioration du prototype, avec une attention particulière sur deux axes :
- la réalisation de tests en environnement hospitalier afin de valider le fonctionnement du dispositif et confirmer les profils de COV identifiés pour les cancers broncho-pulmonaires ;
- la miniaturisation de la technologie pour la rendre plus facilement transportable, moins onéreuse, et faciliter sa future utilisation.
Ces deux développements amèneront, ces prochaines années, à l’utilisation du nez électronique pour un dépistage des populations à risque en ville ou encore à la levée d’anomalies rencontrées lors d’examens d’imagerie conduits à l’hôpital.