Innovations thérapeutiques en oncologie

Un institut à la pointe intégré à l’hôpital universitaire

Le CHU de Nîmes, sous l’impulsion d’une équipe de direction visionnaire, a choisi de coupler un schéma directeur immobilier à un parcours de soins dédié à la prise en charge de patients atteints de pathologie tumorale, liquide ou solide. Septembre 2015 a vu l’ouverture de l’institut de cancérologie du Gard (ICG), site innovant dans son concept. Il centralise le parcours patient en oncologie, allant de l’imagerie diagnostique à la prise en charge thérapeutique multimodale, associé à un accompagnement pendant et après cancer, avec une offre large de soins de support. Le principal avantage de cette structuration intégrée à une activité CHU est l’accès direct à toutes les spécialités, spécificité des établissements hospitaliers, notamment la réanimation via une passerelle qui relie les deux secteurs. Depuis son ouverture, les équipes ont vu leurs activités doubler, répondant à un besoin régional, et elles se sont organisées en équipes territoriales, se déplaçant dans les établissements dépendants du GHT Gard-Cevennes-Camargues.

Des traitements et équipements innovants

Concernant les traitements médicamenteux, deux modalités ont connu un essor important ces dernières années :

  • les thérapies orales, dites aussi « thérapies ciblées » : les équipes peuvent s’appuyer sur deux départements importants, celui de pharmaco-toxicologie, particulièrement adapté avec des études de corrélation entre la concentration plasmatique et le profil de tolérance/efficacité thérapeutique, et l’unité de génétique médicale et cytogénétique, permettant le screening moléculaire des tumeurs, pour une médecine personnalisée ;
  • l’immunothérapie, qui a pris une place importante dans le traitement de nombreux modèles tumoraux, nécessite pour certaines indications l’analyse de biomarqueur des réponses, comme le statut PDL-1 et la mise en place d’un réseau pluridisciplinaire pour la gestion de ses toxicités très particulières.

La technologie a elle aussi beaucoup progressé et apporté en termes thérapeutiques, avec le développement de nouvelles alternatives comme la radiothérapie interne vectorisée avec une collaboration étroite avec l’équipe de médecine nucléaire et la radiothérapie avec l’arrivée de l’IMRT et de la stéréotaxie…

Recherche et innovations

Cette structuration associée à une activité clinique importante a permis la mise en place de nombreux essais thérapeutiques sur des thématiques fortes des équipes, comme les tumeurs urologiques, le cancer du sein, les hémopathies myéloïdes, soutenue par l’unité de recherche clinique dédiée au pôle oncologie. Dans cette dynamique, le pôle vient d’obtenir une autorisation de lieu de recherche de l’ARS, label 2022 pour trois ans, qui lui permettra de proposer des essais thérapeutiques précoces.

Le CHU de Nîmes, en réalisant ce projet, a été facilitateur pour le développement d’outils et de programmes de recherche dans l’objectif de tendre vers une médecine de plus en plus personnalisée. Trois axes constituent les piliers de ces activités de recherche :

  • la prédiction de réponse à ces nouvelles thérapies seules ou en association (axe 1 : « Quel est le meilleur traitement ? ») ;
  • l’optimisation du suivi de ces traitements souvent administrés par voie orale (axe 2 : « Quel est le meilleur patient ou comment permettre à notre patient de devenir le meilleur patient possible ») ;
  • l’apport de l’imagerie à visée thérapeutique ou de suivi (axe 3 : « Optimisation des outils de ciblage »).

L’intégration précoce, dès les premières promotions sorties, des infirmiers/ères en pratique avancée (IPA) dans l’organisation des soins a permis également d’innover sur le parcours des patients et de mettre en place des consultations combinées pour leur accompagnement dans le cadre d’hôpital de jour intermédiaire, notamment avec les pharmaciens cliniciens et les équipes de soins de support. Il faut également souligner que la mutualisation de moyens à travers des fédérations hospitalo-universitaires Montpellier-Nîmes, comme en hématologie, en radiothérapie et pour la plateforme génomique de CGH-array, a largement favorisé ces différents développements.