De nombreux services impliqués pour des traitements innovants

La cancérologie constitue un axe stratégique du CHU de Rennes dans sa triple mission soin/enseignement/recherche. La filière cancérologie souhaite fédérer au CHU les activités spécifiques de prise en charge des patients atteints d’une pathologie cancéreuse et les modalités qui leur sont associées, quelles que soient les spécialités médicales, chirurgicales et médico-techniques. Ainsi, la filière partage les sujets d’actualité et de progrès en cancérologie, les pratiques professionnelles et leur évolution, notamment en lien avec la mise en œuvre des mesures des plans Cancer nationaux successifs, ainsi que les projets de recherche médicale et paramédicale, menés notamment par la fédération hospitalo-universitaire FHU CAMIn (Cancer, microenvironnement et innovation). De très nombreux services du CHU interviennent dans la prise en charge des patients atteints d’une pathologie cancéreuse, comme en témoignent les innovations récentes décrites ci-après. 

Cellules tueuses de cancer : comprendre les CAR-T cells

En août 2018, le premier patient du service d’hématologie clinique adulte du CHU atteint d’un lymphome recevait une injection de CAR-T cells (chimeric antigen receptor), une nouvelle forme d’immunothérapie contre le cancer. Véritables « médicaments vivants», ces cellules reprogrammées sont en train de révolutionner le traitement du cancer et leurs indications s’étendent progressivement à différents cancers du sang (leucémie, lymphome, myélome…). Durant les trois premières années de mise en œuvre de ce traitement, plus de 100 patients ont pu en bénéficier.

Le principe des CAR-T cells repose sur le prélèvement chez le patient de globules blancs que l’on va ensuite reprogrammer et équiper de récepteurs leur permettant de reconnaître les cellules cancéreuses pour les détruire. Les cellules modifiées et développées « sur mesure » sont ensuite réinjectées au patient et vont patrouiller dans le corps à la recherche des cellules tumorales. Dès lors, elles se multiplient de façon exponentielle et continuent de vivre dans le corps du patient pendant des semaines, des mois, voire des années, permettant ainsi de prévenir ou de retarder une éventuelle rechute.

Cancers pancréatiques : autogreffe d’îlots de Langerhans, une avancée majeure dans la prévention, en collaboration avec le CHU de Lille

Le service de chirurgie hépatobiliaire et digestive du CHU de Rennes, en coopération avec le CHU de Lille, a réalisé pour la première fois en novembre 2021 une ablation complète du pancréas suivie, 48 heures plus tard, d’une autogreffe d’îlots de Langerhans intrahépatiques dans le cadre d’une pancréatite chronique héréditaire hyperalgique. Chez un sujet jeune, cette indication associée à un fort risque cancéreux fait de cette intervention une première en France.

Une opération complexe, compte tenu des deux grandes fonctions assurées par le pancréas. La première, l’exocrine, sécrète des sucs pancréatiques permettant la digestion. La seconde, l’endocrine, assure l’équilibre glycémique par la sécrétion d’insuline et de glucagon, respectivement responsables de l’augmentation et de la diminution du taux de sucre dans le sang. À la suite d’une ablation du pancréas, la fonction endocrine est plus délicate à restaurer et l’autogreffe d’îlots de Langerhans permise par l’expertise associée du CHU de Lille apporte une réponse efficace, laissant entrevoir de nouvelles perspectives en chirurgie pancréatique comme dans la prise en charge des cancers du pancréas. La greffe d’îlots de Langerhans offre en effet des résultats durables, avec des greffons fonctionnels jusqu’à dix ans après l’intervention.

Bénéfices des anticorps conjugués dans le traitement des cancers thoraciques

Après l’immunothérapie et les thérapies ciblées dans les cancers thoraciques, le service de pneumologie du CHU de Rennes (Dr Hervé Léna) participe à plusieurs essais thérapeutiques testant des traitements par anticorps capables de reconnaître des protéines tumorales. Conjugués à une ou plusieurs molécules cytotoxiques, ils permettent une meilleure efficacité et une amélioration de la tolérance des traitements.