Toujours plus de performance énergétique

Les questions de qualité environnementale des bâtiments, d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables sont de plus en plus prises en compte dans les établissements de santé. La notion de développement durable s’intègre progressivement dans leur quotidien. Élément fort de la responsabilité sociale et environnementale et de la certification HAS, dans un contexte d’insularité, quelles en sont actuellement les applications au CHUM ?

Des projets concrets

L’objectif principal affiché est la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). En 2019, l’ensemble des émissions étudiées de GES émises par le CHU de Martinique représente un total 29 559 tonnes équivalent (Teq) CO2 (BEGES SCOPE 2).

Cet engagement du CHUM se manifeste concrètement à travers la mise en place de projets structurants. Parmi ces derniers : la modernisation des équipements de ventilation et de climatisation à la maison de la femme, de la mère et de l’enfant (MFME), celle de la blanchisserie, la mise en place d’un nouvel instrument de suivi et de maîtrise énergétique à PZQ2 et le projet Geochum. Ce projet de recherche et d’exploitation d’une ressource géothermique a vu le jour à proximité du CHU, en lien avec un industriel et l’Ademe. À terme, le CHU sera en mesure de s’approvisionner en énergie à faible émission de GES pour les réseaux de froid, l’eau chaude et la vapeur. En ligne de mire, un recueil des informations de consommation en temps réel et la régulation fine à l’hôpital Pierre-Zobda Quitman 2 et à la MFME.

La maison de la femme, de la mère et de l’enfant (MFME) a ouvert ses portes en mars 2008. C’est un bâtiment récent mais qui, au niveau de la performance énergétique, n’a pas atteint son efficacité optimale. Les services techniques ont démarré une démarche de modernisation en privilégiant le nouveau plateau technique PZQ 2 (urgences, soins critiques, imagerie, labos) qui a été doté d’un outil de suivi de la performance énergétique après la mise en place de compteurs. Cette opération d’envergure prendra un an. À la MFME, le projet consiste à moderniser les équipements de ventilation et de climatisation. Ce ne sont pas moins de 33 centrales de traitement d’air (CTA) dédiées au rafraîchissement et à la déshumidification des locaux qui aujourd’hui fonctionnent 24 h/24 à plein régime. Des compteurs électriques seront installés sur chaque CTA, des régulateurs et des capteurs vont permettre d’améliorer performance énergétique en fonction de l’usage.

La blanchisserie… place à la modernisation !

Les travaux de modernisation, d’un coût total de 3,5 millions d’euros, auront permis de remplacer un certain nombre d’équipements clés qui datent de 1980.

Le tunnel de lavage qui traitait 700 kg de linge par heure peut désormais en traiter jusqu’à 1 200 kg/heure. Un nouveau local lessiviel, aux normes, a été construit, avec une nouvelle armoire de dosage, une supervision et des alarmes. Le convoyeur pour le tri du linge sale a été remis à niveau grâce à l’ajout d’un poste de tri.

Côté linge propre, beaucoup d’opérations de convoyage du linge, actuellement manuelles et peu ergonomiques, sont automatisées. Une nouvelle ligne complète de finition de linge en forme (vêtements de travail, linge des patients), capable de traiter 5 000 pièces par jour, permet de traiter la totalité des tenues du CHU.

Enfin, une nouvelle plieuse automatique de linge (vêtements et linge petit plat, serviettes) permet de passer de 400 à 800 pièces par heure.

Depuis le début de la crise Covid, le CHU a déployé un ensemble de 10 distributeurs automatiques de vêtements (DAV) permettant de distribuer 3 600 vêtements. La stratégie est d’abord d’alimenter les blocs opératoires, les urgences et les soins critiques. Cela permet de diminuer la consommation de l’usage unique et donc des déchets. Les chaudières au fioul assurant la production de vapeur, énergivores et productrices de gaz à effet de serre, font l’objet d’une étude plus globale sur la production d’eau chaude sur le site.

En matière de relevé des informations de production, les nouveaux équipements seront connectés aux réseaux de l’hôpital. Il sera ainsi possible d’avoir accès en temps réel aux informations de production, ce qui permettra d’optimiser le process de traitement du linge. Un projet de gestion technique centralisée (GTC) est en discussion sur des outils qui pourraient faire communiquer l’ensemble des installations et construire des tableaux de bord des consommations, en commençant sur un bâtiment pilote. D’où un travail de traçabilité du linge entamé sur les tenues professionnelles destinées aux DAV, dorénavant pucées. L’objectif est de diminuer l’achat de textiles et d’améliorer le service.