La transition énergétique de sa flotte

En France, le secteur des transports représente près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Ce chiffre s’explique par une forte dépendance des transports aux carburants fossiles (essence, diesel, GPL, etc.) ; 96 % des émissions GES liées aux déplacements proviennent de la combustion de ces carburants. Face à l’urgence climatique et à la pollution de l’air générée par les particules fines, le CHU recherche activement des solutions pour réduire l’impact des déplacements induits par son activité.

Au premier semestre 2022, dans le cadre de la mise à jour du plan de mobilité employeur, une réflexion a été lancée sur les déplacements domicile/travail des 12 000 agents et les déplacements professionnels des 264 véhicules de la flotte.

À ce jour, le CHU de Montpellier dispose d’une flotte composée principalement de voitures personnelles (VP) et de véhicules utilitaires légers (VUL). Deux problématiques principales ont été mises en évidence par cette étude :

  • 53 % des véhicules fonctionnent au diesel, carburant qui va progressivement être interdit à la circulation au sein de la ZFE montpelliéraine ;
  • 45 % de ces véhicules sont des petits rouleurs (moins de 5 000 km/an).

La mutualisation des véhicules de la flotte et la transition vers des véhicules à faibles émissions doivent donc être poursuivies. Cet état des lieux a permis d’identifier les actions prioritaires pour les années à venir.

Adapter les motorisations aux usages
grâce à des véhicules plus connectés

L’usage du diesel n’est pas adapté à des déplacements courts, en zone urbaine avec des véhicules légers. Les véhicules thermiques sont à privilégier pour les activités qui nécessitent de parcourir de longues distances régulièrement ou pour des véhicules qui transportent des charges importantes.

Afin de comprendre l’usage réel du parc et d’automatiser le suivi de la flotte, le CHU réalise une étude comparative des solutions de boîtiers connectés. En optant pour des véhicules connectés, l’établissement pourra :

  • mieux suivre les frais d’un véhicule (entretien, carburant, stationnement, assurance, etc.) sur l’ensemble de sa durée de vie ;
  • mesurer le taux d’utilisation des véhicules pour adapter la taille de la flotte aux besoins des professionnels ;
  • optimiser les itinéraires et les tournées ;
  • développer les réflexes d’écoconduite ;
  • suivre en temps réel les distances parcourues par les véhicules pour adapter les types de motorisation et faciliter la transition vers l’électrique.

L’impact environnemental d’un véhicule électrique

L’électrification du parc automobile apparaît comme une priorité pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles et décarboner nos déplacements.

En effet, sur l’ensemble de son cycle de vie, l’impact carbone du véhicule électrique est en moyenne 2,5 fois inférieur en Europe, à celui d’un véhicule thermique. Dans le pire des cas, avec une batterie produite en Chine et un véhicule utilisé en Pologne (pays où l’électricité est surtout produite avec du charbon), une voiture électrique émet 37 % de CO2 de moins qu’une voiture thermique sur sa durée de vie totale.

Les émissions de CO2 d’un véhicule électrique se concentrent principalement durant la phase de fabrication du véhicule et se compensent durant son utilisation. Ainsi, plus une voiture électrique roule, plus faible est son impact global par rapport à un modèle thermique équivalent.

Pourra-t-on gérer l’augmentation de la demande en électricité ?

L’utilisation de l’électricité dans un moteur électrique est plus de 3 fois plus efficace qu’un moteur à combustion interne. L’arrivée de millions de véhicules électriques au cours de la prochaine décennie n’entraînera donc qu’une augmentation modérée de la demande globale d’électricité. Comme la plupart des véhicules ne sont pas utilisés en permanence, leur demande est flexible. Les véhicules électriques pourront être rechargés lorsqu’il y aura beaucoup d’énergie disponible et que les prix seront bas.

Dans ce contexte, l’État encourage la transition vers les véhicules électriques. La loi d’orientation des mobilités demande aux établissements publics d’atteindre 50 % de véhicules à faibles émissions lors du renouvellement du parc.

Accélérer la transition énergétique de la flotte

Le report vers l’électrique est particulièrement adapté aux véhicules qui circulent en zones urbaines et qui réalisent majoritairement des trajets quotidiens inférieurs à 150 km.

Le CHU s’engage à planifier le renouvellement des véhicules de sa flotte jusqu’à 2027 afin de réduire la part de véhicules diesel et d’augmenter la part de véhicules à faibles émissions.

Lors des acquisitions ou remplacements de véhicules, les citadines circulant dans la métropole seront systématiquement achetées avec une motorisation électrique. A minima 50 % des renouvellements des VP ou des VUL seront des véhicules à faibles émissions (CO2 < 50 g/km). En parallèle, le CHU réalisera des tests de motorisation électrique pour des véhicules spécifiques :

  • mise en service d’un véhicule électrique à température dirigée pour le transport sanguin ;
  • expérimentation prévue à partir de septembre 2022 pour alimenter les systèmes de froid du véhicule grâce à de l’énergie solaire ;
  • expérimentation d’un véhicule Samu électrique.

Au-delà des véhicules de la flotte, le CHU embarque ses prestataires dans la démarche. Les 12 poids lourds de la société Berto qui acheminent les approvisionnements entre la plateforme logistique et les différents sites du CHU fonctionnent au biodesel à partir du 1er septembre 2022. Le biodiesel, produit à partir d’huiles végétales, réduit la dépendance aux énergies fossiles et les émissions GES.

À ce jour, compte tenu du manque d’alternative sur le marché des poids lourds, les biocarburants représentent une alternative à l’essence et au diesel pour limiter l’impact carbone des déplacements.

Sensibiliser et accompagner les changements de pratiques

Même pour un véhicule électrique, l’usage représente une partie significative des émissions du véhicule. La conduite est donc un facteur important pour économiser l’énergie consommée par le véhicule.

Pour accompagner les changements de pratique des conducteurs, le CHU proposera dès 2023 des formations d’écoconduite pour les véhicules thermiques ainsi que des formations de prise en main des véhicules automatiques, électriques et hybrides.

Faciliter le report vers le vélo pour les courts trajets

Au-delà de l’évolution du parc automobile, il s’agit de promouvoir des modes de déplacement plus sobres en énergie.

Le potentiel de report modal, c’est-à-dire la part des déplacements qui pourraient théoriquement être réalisés avec un autre moyen de transport que l’automobile est, à première vue, conséquent. Une étude réalisée par l’Observatoire des territoires met en évidence que 8 % des déplacements en voiture pourraient être réalisés à pied et 35 % à vélo.

Au CHU, certains déplacements intersites et même intra­pavillonnaires sont aujourd’hui effectués en voiture ou deux-roues motorisés.

L’établissement souhaite développer l’usage du vélo en remplaçant progressivement les petits engins par des vélos à assistance électrique et des vélos classiques, ainsi qu’en créant un pool de vélos réservables pour les déplacements professionnels courts.