Diminuer le taux de césariennes et réduire la mortalité maternelle au Brésil
En décembre 2022, dans le cadre d’un appel à projet de coopération hospitalière internationale et en partenariat avec le CHU d’Angers, le CHU de Lille a accueilli une délégation de professionnels de deux maternités publiques brésiliennes, composée de gynécologues-obstétriciens et d’anesthésistes-réanimateurs. Une première mission exploratoire préalable au projet avait eu lieu en septembre 2019 sous forme d’audit, avec l’aide de l’ambassade de France à Brasilia.
Au Brésil, le nombre de naissances annuelles est quatre fois supérieur à celui des naissances en France (celui-ci est estimé entre 2,7 et 3 millions par an). Or, deux problèmes de santé maternelle y ont été constatés :
- le taux de mortalité maternelle est élevé et a tendance à augmenter,
- le taux de césariennes est l’un des plus élevés au monde et croît régulièrement (55,7 % en 2017, dont 85 % en secteur privé). Les conséquences sont doubles : d’un côté une partie de la mortalité maternelle est liée à la pratique elle-même et les connaissances nécessaires à la réalisation d’un accouchement par voie basse s’amenuisent.
Cette coopération pilote a donc pour objectif d’aider deux maternités volontaires – l’une à Fortaleza, l’autre à Rio de Janeiro – à diminuer le taux de césariennes en permettant un meilleur accès à l’analgésie péridurale pour les femmes enceintes. Elle ambitionne à terme d’avoir un impact national au Brésil, le but étant de freiner la perte de compétence obstétricale due au recours anormalement élevé et quasi systématique à la césarienne. Les résultats escomptés devraient par la suite être partagés à l’ensemble des établissements de santé du pays.
Un suivi d’objectifs communs et partagés entre ces deux maternités et les CHU de Lille et d’Angers par visioconférences a été instauré. Une nouvelle mission au Brésil est par ailleurs prévue pour la fin d’année 2023.