S’engager avec l’hôpital Redemption (Libéria)

La coopération entre le CHU de Rennes et l’hôpital Redemption au Libéria, qui a débuté en 2007 avec la mise en place d’un programme sur la prise en soins des personnes vivant avec le VIH, n’a eu de cesse de se renforcer autour de différents enjeux, au premier rang desquels la relation patients/soignants est passée dès 2020 au rang d’objectif prioritaire. Si le CHU de Rennes en connaît les bénéfices de par son expérience, la liberté de parole de la population libérienne apparaît comme un terreau fertile à la mise en place de ce partenariat.

Comité mixte usagers/professionnels, patients partenaires, implication des usagers dans la gouvernance…, en quelques années, un long chemin a été parcouru par le CHU de Rennes. À tel point qu’il n’est plus concevable de penser de nouveaux bâtiments, un parcours de soin ou une publication sans impliquer les patients et les usagers. Dans un pays comme le Libéria touché par la précarité et le manque de ressources, un projet sur les organisations et les relations a davantage de chance de s’établir solidement. Mais même avec un coût technologique bas, des efforts doivent être entrepris pour allouer le temps et l’espace nécessaires à l’épanouissement de ce partenariat. Dans le contexte post-épidémique du Libéria (Ebola), la question de l’engagement des usagers dans le système de santé demeure peu abordée et la restauration de la confiance un enjeu crucial. À ce titre, le projet de partenariat patient a été vivement et favorablement accueilli à l’hôpital Redemption.

Reflet de l’objectif même de cette coopération avec l’hôpital Redemption, l’équipe pluridisciplinaire en charge du projet est composée pour sa partie française d’une patiente partenaire, de médecins, d’une directrice d’hôpital, de spécialistes des sciences sociales et de la communication et, pour sa partie libérienne, d’une coordinatrice de projet, d’un directeur des soins et d’un consultant hospitalier. Le Dr Jean-Marc Chapplain, infectiologue, et Nathalie Giovannacci, directrice de la qualité et des relations avec les usagers, sont ainsi partis à plusieurs reprises au Libéria entre octobre 2021 et janvier 2023.

« We are all patients » : une expérience pionnière remarquée

Depuis 2021, de nombreux projets ont pu voir le jour : groupes de travail mixtes (usagers, représentants communautaires, professionnels de santé), ateliers de mise en situation ou organisation de la conférence « We are all patients » à Monrovia. À cette occasion, la ministre de la Santé libérienne a exprimé sa volonté d’étendre l’approche partenariale à d’autres structures sanitaires du pays. Si l’effort d’acculturation des soignants comme des patients à ces principes prendra du temps, tous s’accordent sur ce point : « Une foiws le partenariat engagé et ses bénéfices observés, il devient impossible de faire marche arrière. »