Si le modèle des CHU découle directement des ordonnances de 1958, la construction de nombreux sites a pu intervenir dans les années 70 et 80, impliquant depuis des évolutions constantes, parfois coûteuses, pour adapter les bâtiments à l’évolution des attentes en matière d’accueil, de conditions de travail et de sécurité des prises en charge. Les projets majeurs d’investissement tendent très souvent à rénover ou à reconstruire les bâtiments pour les adapter à l’actualité des attentes.
Le nouvel hôpital du CHU de Reims constitue la dernière étape de modernisation du site central de l’établissement (après l’hôpital d’enfants-hôpital américain en 2016, le pôle de médecine bucco-dentaire en 2017 et le pôle de biologie territoriale en 2020), donnant ainsi une cohérence et une unité d’ensemble au site. La modernisation de son offre de soins contribuera à confirmer la vocation du CHU comme établissement de référence et de recours, en facilitant les coopérations avec les établissements du groupement hospitalier universitaire de Champagne et, plus généralement, du territoire champardennais. Cette modernisation servira également le confort hôtelier, qui sera nettement amélioré avec près de 90 % de chambres individuelles et certaines adaptées à la prise en charge des patients en situation de handicap ou souffrant d’obésité. Enfin, elle permettra de poursuivre le développement des prises en charge en ambulatoire.
Dans un souci de pérennité et d’efficience, le projet prévoit l’adaptabilité dans le temps de l’outil hospitalier grâce, d’une part, au regroupement d’activités historiquement implantées sur plusieurs sites, d’autre part au caractère modulable des unités.
Le projet d’agrandissement du site de Carémeau du CHU de Nîmes relève d’une logique de réponses aux besoins actuels et à venir du territoire. Baptisé « Carémeau 2030 », ce schéma directeur immobilier s’inscrit dans une réalisation immobilière au service des projets médicaux. Un nouveau pôle MPR/Médecine infectieuse et tropicale/Gériatrie qui repense et augmente considérablement le capacitaire de ces activités, en constante augmentation, en tenant compte des évolutions démographiques et épidémiologiques (leçons à tirer de la pandémie de la Covid). Une surélévation de Carémeau Sud, à proximité des urgences, permettra de disposer d’une zone supplémentaire pour désengorger ces dernières, optimiser les arrivées directes et étendre les lits de soins critiques. Le bâtiment des médecines permettra d’accroître et moderniser l’offre capacitaire du CHU de Nîmes, en miroir des besoins de santé publique du territoire. Avec un taux de prévalence supérieur à la moyenne nationale pour les patients diabétiques, ce nouveau pavillon englobera notamment les enjeux en termes de diabétologie et endocrinologie. Depuis son ouverture en 2014, l’institut de cancérologie du Gard (ICG) n’a eu de cesse de se développer, menant à la saturation de ses capacités. Avec une augmentation des cancers de 10 % à l’horizon 2025 (chiffre OMS), l’extension de ce pôle de référence demeure un enjeu crucial en termes de maladies du sang et de tumeurs solides.
Pour maintenir une offre de soins et de recherche de haut niveau, le CHU de Lille mène une politique d’investissements ambitieuse, qui se traduit par une rénovation continue de son patrimoine immobilier. Depuis une quinzaine d’années, le CHU de Lille y consacre ainsi chaque année 60 à 80 millions d’euros, soit 6 à 8 % de ses produits. Cette démarche volontariste est menée en lien avec les acteurs du territoire, au premier rang desquels le GHT Lille Métropole Flandre Intérieure, au service de la population des Hauts-de-France. Elle se poursuit aujourd’hui à travers le projet CHU de Lille 2030, qui a vocation à restructurer les activités sur le campus hospitalier, en tenant compte de l’accroissement d’activité que connaît l’établissement et de l’offre de soins du territoire, mais aussi de l’évolution des prises en charge et des modes de vie dans notre société.
Construit en 1974, le bâtiment de l’hôpital d’enfants du CHU Dijon Bourgogne ne répond plus aux normes de sécurité et n’est plus adapté pour la prise en charge des jeunes patients et l’accueil de leurs parents. Depuis 2014, l’établissement a engagé un vaste projet de rénovation et d’humanisation. Le défi est de taille puisqu’il s’agit de réhabiliter les huit étages d’un bâtiment qui en comporte dix et qui se déploie sur 8 000 m², le tout en site occupé. À terme, ce chantier permettra de rassembler l’ensemble des activités ambulatoires, de relocaliser la pédopsychiatrie dans un environnement adapté, de mieux répondre au parcours patient, d’améliorer les conditions de travail des professionnels et d’offrir des services pilotes connectés. Le nouveau bâtiment répondra ainsi aux nouveaux besoins dans le champ de la pédiatrie. Par ailleurs, le CHU Dijon Bourgogne a engagé la construction d’un complexe architectural moderne se déployant sur quatre niveaux en 2021. Ce nouveau centre sera dédié à l’accueil et à la prise en charge de toutes les situations d’urgence : adultes, pédiatriques, neuro-vasculaires et patients suicidants. Le projet s’appuie sur une organisation robuste répondant aux besoins de santé territoriaux malgré un contexte démographique défavorable. Il améliorera les parcours patient et l’accès au plateau technique de recours, dans le cadre des référentiels qualité des sociétés savantes. Ce nouveau projet phare du CHU Dijon Bourgogne s’inscrit par ailleurs dans les critères de haute qualité environnementale.